RENCONTRE AUTOUR DU CORPS A LA PISCINE

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Si au cours de vos sorties hivernales vos pas vous mènent jusqu’au Musée de la Piscine de Roubaix, vous y découvrirez, nichée en son cœur, l’exposition Autour du Corps de Priscilla Vernier-Motte. Les œuvres y ont aisément pris leurs quartiers, et si vous avez la chance d’entendre leur histoire de la bouche de leur créatrice, vous vivrez ce que l’on peut appeler un « moment suspendu dans le temps », entre sculptures et créations vestimentaires.

Priscilla Vernier-Motte lève le voile sur un projet de 7 ans, construit sur la relation entre l’artiste et le corps humain. Le visiteur se laissera conter comment elle donne vie à la matière, comment le mouvement est à la source de ses sculptures, comment la morphologie inspire ses structures. Entrelacs d’os et de bois, négociations expérimentales avec le plastique, façonnage de la matière inspirée par le mouvement… Chaque technique sert une cause philosophique, chaque choix de matériau a sa réponse symbolique. Au cours de sa formation, Priscilla a eu plusieurs « déclics », qui l’ont naturellement amenée vers ces choix artistiques. Ainsi, la relation au corps a pris sa source aux Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier d’Etienne Martin, au fil des cours de morphologie dispensés par des professeurs, artistes confirmés et reconnus et suite à la rencontre avec Eugène Dodeigne. De ce dernier, véritablement « habité » par son art, Priscilla a retenu l’expression particulière de sa foi artistique : sa façon de parler, de dessiner, de chercher, son intérêt pour le corps humain et la masse corporelle ont profondément marqué la sculptrice.

Dans un deuxième temps, on découvre, au cours de cette exposition menée comme une trilogie, comme la sculpture se prolonge dans la création vestimentaire. Priscilla nous confie qu’outre le rapport avec le corps « au plus près », elle s’amuse de l’incidence du mouvement sur le tissu, du jeu opportun des impressions sur la silhouette,  et qu’aujourd’hui, elle ne saurait dissocier le vêtement de la sculpture. Chaque vêtement, porté par l’artiste, raconte une histoire : un tissu déniché au détour d’un marché aux puces,  l’importance d’un dos et de ce que la silhouette laisse derrière elle… Pour aller plus loin encore, Priscilla a mis en parallèle son histoire personnelle et les « robes-sculptures » en feuilles d’eucalyptus, intrigantes et presque vivantes. Savoir qu’une épreuve avec son corps a inspiré ces œuvres éclaire l’œuvre d’une lumière particulière, faite de deuil et de renaissance… Pour en savoir plus, vous avez jusqu’au 13 janvier 2013, au Musée de la Piscine à Roubaix.

Article réalisé par Gaelle Berry

conceptrice-rédactrice

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